Vendu dans près de 2 000 stations-service en France, le bioéthanol connaît un regain de popularité dans l’Hexagone après avoir conquis les États-Unis, la Suède, le Brésil et la Thaïlande. Ce carburant écologique et moins cher à la pompe est vu comme l’alternative parfaite à l’essence et au diesel. Cependant, de nombreux véhicules sont conçus pour ne rouler qu’aux carburants traditionnels et sont, de ce fait, incompatibles avec cette solution. Néanmoins, ils peuvent être convertis à l’éthanol grâce à la reprogrammation bioéthanol.

Le fonctionnement et les avantages de ce procédé sont présentés dans le guide de la reprogrammation éthanol des véhicules. Mais, avant de l’envisager, il faut tout de même s’assurer que sa voiture est compatible. Découvrons tout sur les véhicules convertibles à l’éthanol par reprogrammation.

Comment fonctionne la reprogrammation bioéthanol ?

La reprogrammation bioéthanol est une opération mécanique qui consiste à rendre un véhicule apte à rouler au bioéthanol. Recommandée en alternative à l’installation du kit ou boîtier éthanol, elle consiste à apporter des modifications aux données du calculateur d’un véhicule pour rendre ce dernier compatible au bioéthanol.

À cet effet, le spécialiste de la reprogrammation change le timing d’injection du moteur en fonction de la température du carburant et de celle de l’air. En supplément, il intègre de nouvelles données pour permettre au moteur de s’adapter à toutes les spécificités du superéthanol E85. Dès lors, le véhicule peut rouler indifféremment au sans-plomb, à l’éthanol ou au mélange des deux types de carburants.

Bien qu’elle ne soit pas homologuée, la reprogrammation bioéthanol est une solution de conversion adoptée par de nombreux automobilistes. Elle est notamment préférée au kit éthanol pour sa précision, ainsi que son caractère réversible et économique. De plus, la reprogrammation rend les véhicules moins gourmands en essence comme en éthanol.

Comment savoir si une voiture peut être reprogrammée ?

La reprogrammation ne s’adresse pas à tous les types de véhicules. Il est donc primordial de s’assurer que la voiture est compatible avec la reprogrammation bioéthanol avant d’entreprendre de la convertir à l’éthanol. L’exercice n’est pas pour autant complexe, car la plupart des véhicules, à condition qu’ils soient équipés d’un moteur essence et non diesel, sont reprogrammables.

Toutefois, il est important de s’assurer que la marque, le modèle, le type de moteur et l’âge du véhicule le prédisposent à la reprogrammation bioéthanol. À cet effet, un test de compatibilité et un diagnostic s’imposent. Ainsi, même si on a un véhicule à moteur essence, il est avisé, voire impératif, de demander conseil à son concessionnaire, à son garagiste ou à tout autre expert en mécanique.

À quelle condition convertir son véhicule au bioéthanol ?

Il y a un certain nombre de conditions pour adapter sa voiture au bioéthanol, conditions sans lesquelles toute opération de conversion serait impossible ou potentiellement dangereuse. Faisons un tour d’horizon des principales conditions à remplir.

Avoir un véhicule à moteur essence

Le bioéthanol est un biocarburant composé d’un mélange d’éthanol et d’essence. Il ne convient donc qu’aux véhicules à moteur essence. Ce type d’automobile est d’office compatible avec le bioéthanol, jusqu’à un taux de 10 % tout au moins.

Cependant, au-delà de ce niveau d’éthanol, notamment lorsqu’on compte utiliser du superéthanol E85, il est recommandé de procéder à certaines modifications des données du calculateur. Cette mesure s’impose, car, rappelons-le, le superéthanol peut contenir jusqu’à 100 % d’éthanol.

Avoir un véhicule datant d’au moins 2000

Les voitures commercialisées depuis les années 2000 sont pour la plupart des véhicules à carburant modulable (VCM). Elles sont ainsi naturellement adaptées au bioéthanol. En outre, elles sont équipées de moteurs jugés suffisamment résistants pour face face à l’éthanol, qui, malgré ses avantages, a un effet corrosif, surtout sur les réservoirs de véhicules anciens.

Enfin, si l’on possède un véhicule récent ayant 15 chevaux ou plus, on peut aussi l’adapter au bioéthanol.

Quelle marque de voiture peut être reprogrammée ?

Bien qu’une bonne partie du parc automobile français soit susceptible d’être reprogrammée, il existe une liste bien précise de marques de voitures compatibles avec la reprogrammation bioéthanol.

Volkswagen

La gamme des véhicules Volkswagen réunit, en plus des voitures VW, un grand nombre de constructeurs dont les automobiles sont convertibles au bioéthanol. Il s’agit des véhicules de marques Audi, Bugatti, Seat, Cupra, Lamborghini, Bentley, Porsche et Skoda.

Ce répertoire non exhaustif réunit quelques-uns des véhicules Volkswagen susceptibles d’être reprogrammés, à l’image de :

  • Bettle ;
  • Bora ;
  • Golf VI ;
  • Caddy ;
  • CC ;
  • Jetta ;
  • Polo ;
  • Touareg ;
  • Touran ;
  • Transporter/Multivan ;
  • Up ;
  • Scirocco ;
  • etc.

Renault

Dans la gamme Renault, on compte 5 constructeurs partenaires en plus de la marque, dont les voitures sont toutes reprogrammables. Il s’agit des véhicules des constructeurs Dacia, LADA, Alpine et Mobilize. Leurs modèles convertibles à l’éthanol sont entre autres :

  • Kadjar ;
  • Talisman ;
  • Espace ;
  • Twingo ;
  • Megane ;
  • Clio ;
  • Captur ;
  • Kangoo ;
  • Scenic ;
  • Master.

Peugeot

Grâce aux nouveaux blocs essence Puretech, certains modèles de la marque Peugeot sont modifiables par reprogrammation. Entre autres modèles, on compte les Peugeot :

  • 208 1.2 PureTech 110 110 cv ;
  • 5008 1.6 16v THP PureTech 180 180 cv ;
  • 308 1.6 16v GTI e-THP 263 cv ;
  • Partner 1.6 16v VTi 120 cv ;
  • Bipper 1.4 8v 73 cv ;
  • Rifter 1.2 Puretech 130 131 cv ;
  • etc.

Citroën

La plupart des voitures du constructeur français Citroën sont convertibles, comme c’est le cas avec les modèles :

  • Berlingo (avec et sans Puretech) ;
  • Evasion ;
  • C1 à DS7 ;
  • Jumpy ;
  • Saxo ;
  • XSara ;
  • etc.

Mercedes

Les modèles de la marque Mercedes susceptibles d’être convertis à l’éthanol sont :

  • AMG ;
  • Classe A, B, etc. ;
  • GL ;
  • GLA ;
  • GLC ;
  • GLE ;
  • GLK ;
  • GLS ;
  • GT ;
  • Maybach ;
  • SL ;
  • Vito ;
  • Viano ;
  • Vaneo ;
  • etc.

Toyota

Leader des technologies environnementales, le constructeur japonais Toyota a à cœur de produire des véhicules peu gourmands en carburant et compatibles avec des solutions alternatives comme le bioéthanol. Les différentes voitures de la marque que l’on peut alimenter en superéthanol sont les modèles :

  • Auris ;
  • Avensis ;
  • Aygo ;
  • Corolla ;
  • High Lander ;
  • Prado (2011, etc.) 3.0 1KZ-TE 131 cv ;
  • Hilux ;
  • Land Cruiser ;
  • Yaris ;
  • Verso ;
  • etc.

Autres marques convertibles

En dehors de ces marques et modèles de véhicules qui comptent parmi les plus populaires sur le marché, on en distingue d’autres, non moins connus, telles que les voitures des constructeurs : Abarth, Alfa Romeo, Aston Martin, Borgward, Cadillac, Caterham, Chevrolet, Corvette, Daewoo, Daihatsu, Dodge, Ferrari, Fisker, GMC, GWM, Honda, Hummer, Hyundai, Infinity, Jeep, Rover, Isuzu, Lexus, Nissan, Iveco, Jaguar, Rolls Royce, Suzuki, Tesla, Volvo, Westfield, Wiessmann, etc.

Quel moteur de véhicule peut rouler à l’éthanol ?

Des modèles essence, en général, aux modèles équipés de technologies particulières, il existe plusieurs types de moteurs de voitures compatibles avec l’éthanol.

Les moteurs essence

Contrairement aux moteurs Diesel, tous les moteurs essence, notamment les modèles à quatre temps, sont naturellement compatibles à l’éthanol. Ainsi, on peut alimenter un véhicule à moteur essence en bioéthanol, sans même l’équiper d’un kit éthanol et sans le reprogrammer. D’ailleurs, l’éthanol est contenu à une certaine proportion, même dans le carburant sans-plomb vendu dans les stations-service.

Néanmoins, il n’est pas recommandé de passer directement à de grandes doses d’éthanol lorsque le moteur a longtemps roulé au carburant SP95/98, au risque de provoquer l’usure éventuelle de certaines pièces. Le mieux à faire reste donc de réaliser des modifications, surtout si l’on doit utiliser du superéthanol E85.

Les moteurs FlexFuel

À l’instar des moteurs essence, les moteurs FlexFuel sont conçus pour s’adapter aux spécificités de l’éthanol. Il s’agit de moteurs à combustion non-diesel, qui sont équipés d’un système d’alimentation et de carburation leur permettant de fonctionner indifféremment à l’essence, au bioéthanol ou au mélange des deux. On peut de ce fait les alimenter en superéthanol E85 sans qu’aucune modification ne s’impose, ni installation de boîtier ou reprogrammation.

Les moteurs Puretech

Les moteurs Puretech constituent un bloc essence qui maintient un haut niveau de performances, même lorsqu’on roule à bas régime. Par ailleurs, ce type de moteur consomme et pollue moins. Puisqu’il s’agit de moteurs essence, ils sont parfaitement adaptés à l’éthanol. Les principales versions Puretech sont :

  • le 1.2 Puretech 68 ch ;
  • le 1.2 Puretech 82 ch ;
  • le 1.2 Puretech 110 / 130 ch ;
  • le 1.6 Puretech de 165 à 225 ch.

Les moteurs essence à injection directe

Les moteurs essence à injection directe sont des modèles dont la chambre de combustion est directement alimentée en carburant. Les modèles commercialisés depuis l’an 2000 font partie des mieux adaptés au biocarburant. Quant aux moteurs à injection directe, fabriqués avant cette année, ils nécessitent quelques modifications.

Les moteurs à injection électronique

Les moteurs à injection électronique ont fait leur apparition en 1970 et sont à ce jour les meilleurs types de moteurs en termes de normes antipollution. Ils garantissent un excellent rendement de combustion de l’éthanol.

Les moteurs récents

Contrairement aux moteurs anciens, les modèles les plus récents, en l’occurrence les véhicules immatriculés à partir de l’an 2000, résistent mieux aux spécificités du bioéthanol.

Quant aux moteurs datant de 1991 à 2000, certains parmi eux sont compatibles au biocarburant, à condition qu’on les y convertisse. Cependant, il n’est pas conseillé de prendre ce risque, car les vieux moteurs supportent mal les écarts de carburant et la corrosivité caractéristique de l’éthanol.