À l’heure où le prix des carburants s’envole sans laisser entrevoir le moindre espoir de baisse des prix et au moment où les consciences des automobilistes s’éveillent à la cause écologique, il est naturel de constater l’attrait grandissant, en France, pour la reprogrammation éthanol des véhicules. Comme de nombreuses autres solutions alternatives de biocarburants pour rouler mieux et moins cher, le bioéthanol soulève des interrogations légitimes, auxquelles nous vous proposons de répondre.

En savoir plus sur le bioéthanol permet de répondre à de nombreuses questions, que sont, par exemple, les différences entre bioéthanol et GPL, ou encore celles concernant les avantages et les contraintes de la conversion ou reprogrammation éthanol du moteur d’un véhicule à essence.

Retrouvez toutes les informations nécessaires sur ce carburant et sur les différentes façons d’en faire une bonne utilisation pour alimenter son moteur et disposer d’une voiture plus économique et plus respectueuse de l’environnement.

Qu’est-ce que le bioéthanol ?

Le bioéthanol est un carburant d’origine végétale, produit à partir de l’éthanol issu de la fermentation alcoolique de céréales, de betteraves ou de cannes à sucre. L’éthanol ainsi obtenu entre ensuite dans la composition des biocarburants que sont le bioéthanol, le super éthanol ou le E85, à plus ou moins fort pourcentage en remplacement de l’essence. Le bioéthanol, biocarburant le plus utilisé au monde, est destiné à l’alimentation des moteurs à essence compatibles et ne concerne donc pas les moteurs diesel.

En France, il représente environ 10 % de la consommation totale de carburants, ce qui se traduit par l’utilisation, pour sa production, de 3 % des terres cultivées en céréales ou betteraves, soit moins de 1 % des surfaces agricoles cultivables utiles du pays. La production de bioéthanol n’entre donc pas en concurrence avec la production alimentaire.

Éthanol, bioéthanol, super éthanol et E85 : quelles différences ?

L’éthanol est en quelque sorte la matière première qui est incorporée à l’essence traditionnelle pour en modifier la composition et obtenir les biocarburants que l’on retrouve dans les stations-service : le bioéthanol, l’E85 et le super éthanol.

Pour comprendre les différences entre ces différents carburants, il faut donc s’intéresser aux quantités d’éthanol présentes dans les principaux carburants essence, qui sont les suivantes :

  • 5 % d’éthanol ou bioéthanol dans les carburants sans plomb et fossiles que sont le SP 95 et le SP 98 ;
  • 10 % d’éthanol dans le SP95-E10 ;
  • 65 % à 85 % d’éthanol dans le super éthanol ou bioéthanol E85.

Éthanol ou GPL ?

Quelle différence entre l’éthanol et le GPL ? La principale différence concerne l’origine de ces deux carburants. En effet, le GPL (gaz de pétrole liquéfié) est un gaz issu d’une énergie fossile et non renouvelable, tandis que l’éthanol et son dérivé le bioéthanol sont obtenus par la culture de différents végétaux.

Pour revenir aux véhicules et à l’utilisation de ces carburants pour alimenter leurs moteurs, il est indispensable de rappeler que pour rouler au GPL, il faut obligatoirement passer par l’installation d’un réservoir spécifique GPL en plus de celui destiné à l’essence, mais aussi d’un système complet permettant l’injection du carburant en toute sécurité pour la véhicule et son moteur.

Pour rouler au bioéthanol, il existe deux options : l’installation d’un boîtier ou kit spécifique dit Flex fuel (faisant perdre la garantie moteur du constructeur) et la conversion ou reprogrammation du moteur du véhicule en modifiant certains paramètres pour le rendre compatible avec l’utilisation des carburants super éthanol ou E85.

Dans les deux cas, la voiture peut fonctionner avec de l’essence classique ou le biocarburant, en fonction des possibilités en approvisionnement et des situations.

Pourquoi le bioéthanol est-il plus économique et écologique que l’essence ?

Comme nous venons de la constater, l’origine végétale de l’éthanol et des biocarburants qui en contiennent est le premier argument écologique qu’il est possible de mettre en avant. En effet, la culture des plantes et céréales à fin de production d’éthanol se fait sans utilisation d’engrais ou de pesticides, en plus d’être une production agricole renouvelable et durable, contrairement aux carburants issus d’une énergie fossile.

Par ailleurs, l’éthanol est plus écologique que l’essence en raison de la quantité d’émissions de CO2, qui est plus basse d’environ 70 % pour les biocarburants. Il faut ajouter à cela une réduction des émissions d’oxyde d’azote (30 %) et de particules fines (90 %) par rapport au sans-plomb classique. Ce calcul intègre également le fait que les modèles de véhicules convertis au bioéthanol consomment environ 30 % de carburant en plus qu’en roulant à l’essence, car ces émissions sont compensées par l’absorption naturelle du CO2 par les plantes durant leur phase de culture.

Concernant le caractère économique des biocarburants, c’est au moment du passage dans une station-service qu’il se fait le plus ressentir, avec un prix au litre 2 à 2,5 fois moins élevé que celui de l’essence sans-plomb. Ce prix favorable aux automobilistes ayant fait convertir leur véhicule ou disposant d’une voiture déjà compatible avec le bioéthanol ou super éthanol s’explique par un moindre niveau de taxes et par une moins grande sensibilité à la flambée des cours du pétrole.

De fait, ce prix avantageux permet d’amortir le coût d’une reprogrammation d’un moteur à l’éthanol ou l’installation d’un boîtier éthanol, plus ou moins rapidement en fonction du type de véhicule et du nombre de kilomètres parcourus chaque année.

Les avantages de rouler au bioéthanol E85

De nombreux modèles de véhicules sont compatibles avec une conversion au bioéthanol, avec ou sans boîtier, ce qui est très intéressant compte tenu du peu de modèles neufs compatibles commercialisés ou produits en France.

Ceci permet aux propriétaires de ces véhicules de bénéficier des multiples avantages de rouler au bioéthanol E85, qui sont les suivants :

  • utiliser un carburant plus respectueux de l’environnement et diminuer les émissions de CO2 ;
  • baisser le prix de chaque passage en station-service ;
  • réduire sa dépendance au pétrole et aux énergies fossiles ;
  • profiter d’un carburant ayant un indice d’octane apportant plus de couple au moteur et donc un gain de puissance ;
  • trouver facilement du bioéthanol ou super éthanol E85 ;
  • pouvoir rouler indifféremment au bioéthanol ou au sans-plomb classique ;
  • favoriser une filière de production de biocarburants en France ;
  • conserver la possibilité de reprogrammer le moteur pour revenir à une consommation d’essence classique, sans risque et à moindre coût.

Il convient d’ajouter à cette liste certains avantages concernant les professionnels et les entreprises, qui, dans le cas de véhicules roulant au bioéthanol, peuvent bénéficier de réductions sur le prix des immatriculations et peuvent également récupérer une partie de la TVA sur le carburant. Par ailleurs, les entreprises disposant d’un important parc de véhicules et dont les salariés parcourent d’innombrables kilomètres peuvent communiquer sur la conversion de ces véhicules aux biocarburants pour montrer leur implication dans la lutte contre la pollution et les émissions de CO2.

Quels sont les inconvénients de la conversion des moteurs au bioéthanol ?

Existe-t-il des inconvénients à rouler au bioéthanol ? Le principal inconvénient mis en avant par les personnes doutant de l’intérêt de la conversion aux biocarburants est le fait d’une surconsommation du moteur.

Si cette surconsommation de 20 % à 30 % est une réalité, elle est compensée par les caractéristiques du bioéthanol, tant sur le plan écologique que sur le plan économique. Écologiquement parlant, cette surconsommation est compensée par une filière de production d’éthanol beaucoup plus propre et par une réduction drastique des émissions de CO2 et de gaz à effet de serre (moins 70 %). De plus, comme nous l’avons déjà mentionné, les plantes cultivées pour produire de l’éthanol absorbent du CO2 pendant leur culture.

Pour ce qui est du coût, la surconsommation est compensée par un prix à la pompe sans commune mesure avec celui de l’essence sans-plomb traditionnelle (SP 95 ou SP 98).

Il faut également préciser que la conversion des moteurs au bioéthanol peut se faire de différentes manières. Il est tout d’abord possible de faire installer un kit éthanol, qui est une intervention mécanique pouvant être un facteur de panne potentielle si la pose est mal effectuée ou si le boîtier s’avère être d’une qualité insuffisante, ce qui arrive plus souvent qu’on ne le pense. De plus, la pose d’un kit sur le moteur entraîne la perte de la garantie du constructeur sur ce moteur.

La seconde option offerte aux automobilistes est la reprogrammation ou conversion du moteur pour le rendre compatible avec le bioéthanol en optimisant les paramètres des logiciels, de façon à modifier les valeurs d’allumage, d’injection et du mélange air/carburant. Cette solution, utilisée par les constructeurs, est également recommandée pour les moteurs hybrides.

L’utilisation du bioéthanol dans la pratique

Où peut-on trouver de l’éthanol ou du bioéthanol ? La réponse à cette question est on ne peut plus simple : dans l’une des 2 800 stations-service équipées en France. Ce chiffre représente l’équivalent d’une station-service sur quatre que l’on peut trouver sur la carte de France. Cela laisse donc de très nombreuses possibilités d’approvisionnement sans avoir à chercher pendant plusieurs kilomètres.

Par ailleurs et pour rappel, les véhicules convertis au bioéthanol ou super éthanol E85 peuvent rouler indifféremment avec un biocarburant ou avec de l’essence classique, ce qui permet de remplir son réservoir sans problème, dans le cas où il serait compliqué d’atteindre une station-service proposant du biocarburant.